«C’est à la Ceni de sécuriser les voix et de n’en restituer que ceux des urnes»

Les Guinéens se sont rendus hier, dimanche 18 octobre, dans les urnes pour choisir leur prochain président, dans un climat de crispation qui fait redouter des troubles, surtout autour de l’annonce des résultats, dans un pays accoutumé à ce que les antagonismes politiques fassent couler le sang. Invité à l’émission politique Objection de la radio Sud Fm hier, l’analyste politique guinéen, Kabinet Fofana pense que pour éviter tout trouble post-électoral, c’est à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de rendre fidèlement le verdict des urnes.
Près de cinq millions et demi de Guinéens ont procédé, le dimanche 18 octobre dernier, au choix de leur prochain président. Cette élection, la première d’une série de cinq présidentielles en Afrique de l’Ouest avant fin 2020, s’est déroulée dans un climat de crispation qui fait craindre des troubles, surtout concernant l’annonce des résultats. Cela, si l’on sait que la Guinée Conakry est accoutumée à ce que les antagonismes politiques fassent couler le sang. Fort de cette crainte, l’invité de l’émission Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 18 octobre, a jugé nécessaire que les différents protagonistes s’en tiennent à la vérité des urnes.

 En effet, Kabinet Fofana, analyste politique et président de l’Association guinéenne de sciences politiques a estimé que, pour éviter tout trouble post-électoral, «c’est à la Ceni de sécuriser les voix et de n’en restituer que ceux des urnes». Mieux, se référant aux tensions qui ont précédé ledit scrutin, notamment la mobilisation de l’opposition contre la perspective d’un troisième mandat du président Condé, durement réprimé et faisant des dizaines de morts, mais aussi par une campagne électorale mouvementée, M. Fofana a lancé aussi une invite aux différents partis politiques prenant part aux joutes.

 A ces 12 candidats et candidates, il les appelle à ne pas être dans «une mise en cause systématique des résultats», ou encore à ne pas s’adonner à la «surenchère». Poursuivant dans cet appel au calme, il les invite à «se dire que le jeu n’est pas certes parfait, mais il ne faut pas non plus profiter de cette situation pour surfer sur la violence qui pourrait se répercuter sur le processus électoral et au-delà de ce processus électoral, sur la stabilité du pays». «J’espère que les partis politiques, notamment les principaux partis… afin qu’ils se rendent compte que les élections sont une chose, mais que la paix est la chose qui vaille le mieux», lance-t-il comme appel ultime.

A noter que l’issue de ce scrutin devrait se jouer entre le président sortant Alpha Condé, 82 ans, et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo, 68 ans. Ils s’étaient affrontés en 2010, premières élections jugées démocratiques après des décennies de régimes autoritaires, puis en 2015. M. Condé l’avait emporté les deux fois.
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