ELECTIONS EN RDC : la Céni refuse un nouvel audit, l’opposition en ébullition

La tension monte en République démocratique du Congo (RDC) à l’approche des élections générales prévues le 20 décembre. Alors que l’opposition exprime son mécontentement et ses inquiétudes quant à l’intégrité du processus électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvel audit du fichier électoral.

La présidentielle en RDC est un événement crucial dans ce pays aux dimensions immenses et à la population de près de 100 millions d’habitants. Le scrutin, qui se déroulera en un seul tour, coïncidera avec les élections des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers communaux. Le président actuel, Félix Tshisekedi, candidat à sa réélection pour un second mandat de cinq ans, est confronté à une opposition déterminée à contester le pouvoir en place.

Cependant, des doutes subsistent quant à la capacité de la Céni à organiser des élections transparentes et équitables. Le processus électoral est entaché par des accusations de partialité en raison de la composition controversée de la Céni et de la Cour constitutionnelle, qui joue un rôle crucial dans la validation des résultats électoraux. Certains observateurs estiment que le pouvoir en place détient tous les leviers du système juridique et électoral, ce qui suscite des inquiétudes quant à la confiance et à la transparence du processus.

Face à ces préoccupations, les partis d’opposition, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga, ont organisé des manifestations pour exiger une refonte des organes chargés de superviser les élections. Ils estiment que le fichier électoral actuel est peu fiable, car l’enregistrement des électeurs n’a pas pu être effectué dans les zones touchées par les violences armées, et l’audit du fichier a été réalisé en un temps record de cinq jours.

La répression violente d’une marche organisée par les opposants en mai a suscité de vives protestations de la part de la société civile, de l’Église catholique et de la communauté internationale. Des ambassades étrangères ont appelé à des élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes.

Face à ces tensions croissantes, certains estiment qu’un nouvel audit indépendant et transparent du fichier électoral pourrait contribuer à apaiser les tensions politiques. Cela permettrait de regagner la confiance du public et d’éviter un report des élections. Néanmoins, la Céni a jusqu’à présent rejeté cette demande et insiste sur le respect du calendrier électoral initial.

Alors que les mois à venir s’annoncent explosifs, avec des manifestations, des arrestations et des procès, de nombreux observateurs prévoient une forte abstention en raison du manque de confiance dans le processus électoral et la classe politique en général. Les préoccupations économiques et sociales prévalent chez de nombreux Congolais, dont une grande partie vit dans la pauvreté malgré les ressources naturelles abondantes du pays.

La RDC se trouve donc à un tournant crucial de son histoire politique. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du pays et l’établissement d’une démocratie stable et inclusive. L’attention de la communauté internationale reste focalisée sur le déroulement des élections en RDC, dans l’espoir d’un processus transparent et équitable qui respecte la volonté du peuple congolais.

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