Gouvernement d’union nationale, est-ce un piège ? (Tribune)

Par Makoura

Dès sa première prise de parole après le putsch réussi contre Alpha Condé, sur fond d’un bilan macabre, toujours non officialisé, dont les parents des victimes mettent des images des défunts sur les réseaux sociaux, le président du comité national du rassemblement et du développement (CNRD), le colosse Mamady Doumbouya, entouré d’une cohorte de militaires, a rencontré ce lundi 6 septembre 2021, les membres de l’ancien gouvernement et les présidents des institutions républicaines, dans la clôture du palais du peuple, siège du parlement guinéen.

En prenant la parole, le président du CNRD a rassuré les dignitaires déchus qu’il n’y aura pas de haine ni de chasse aux sorcières. Une promesse, accompagnée de la sommation imposée aux ministres déchus de déposer leurs passeports et les clés de leurs voitures de commandement au niveau des secrétariats de différents ministères.

Dans la foulée de sa déclaration, colonel Mamady Doumbouya a parlé du gouvernement d’union nationale qu’il compte mettre en place dans les jours à venir. Mais de l’avis général de certains observateurs avertis, le pays comme la Guinée, malade de sa classe politique et de ses élites, aura du mal à s’en sortir quant à ce type du gouvernement, dont naturellement, le but est de laver le pays de ses tares. Pour cet angle, nombreuses opinions estiment que la junte sous la conduite de Mamady Doumbouya sème déjà sous son pied un piège dangereux. Et pour l’heure, aucun agenda de la transition n’est dévoilé et qui, naturellement, doit venir de la junte comme projet de charte pour soumettre aux forces vives pour adhésion.

Si le CNRD a pris la décision de prendre le pouvoir par la force constatant ainsi des tares autour de la gouvernance d’Alpha Condé, il doit au même titre, s’engager à remodeler la société guinéenne pour une prise de conscience collective, en procédant à un changement total des paradigmes jadis, politiques et sociaux. Cela ne passe pas forcément par un gouvernement d’union nationale, mais celui dit inclusif basé uniquement sur l’intégrité des cadres qui seront choisis pour mener à bien l’aspiration du peuple, – et le tout dans un temps ne dépassant pas les 18 mois.

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