Le pari risqué d’Ali Bongo : La santé et l’ambition présidentielle

Le président gabonais, Ali Bongo, a récemment annoncé sa candidature pour un troisième mandat à la tête du pays. Cette déclaration a suscité des réactions mitigées au sein de la population gabonaise, mettant en lumière les enjeux entourant la candidature d’un président confronté à des problèmes de santé et à des critiques concernant son bilan.

Âgé de 64 ans, Ali Bongo est président du Gabon depuis 2009, date à laquelle il a succédé à son père, feu Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans. Sa formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG), détient une forte majorité dans les deux chambres du Parlement, ce qui lui confère un avantage considérable sur le plan politique.

Dans son discours d’annonce de candidature, Ali Bongo s’est exprimé depuis la zone économique de Nkok, qui symbolise le développement industriel et l’employabilité des Gabonais. Il a affirmé son ambition pour le pays et a souligné sa détermination à poursuivre sa mission politique malgré les critiques qui lui sont adressées.

Cependant, la santé d’Ali Bongo constitue un enjeu majeur dans cette candidature. En 2018, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et a depuis lors progressivement récupéré. Bien que ses partisans affirment qu’il est désormais en bonne santé et prêt à assumer ses fonctions, ses opposants remettent en question sa capacité physique et mentale à diriger le pays. Certains vont jusqu’à prétendre qu’un sosie le remplace.

De plus, le bilan d’Ali Bongo lors de ses deux premiers mandats suscite des critiques. Bien que certains citoyens reconnaissent son ambition et ses efforts, d’autres se disent insatisfaits des promesses non tenues, en particulier en ce qui concerne le système universitaire et les difficultés financières rencontrées par de nombreux parents. Ces préoccupations soulignent l’importance des enjeux socio-économiques auxquels le pays est confronté et qui seront au cœur de la campagne électorale.

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Sur le plan politique, l’opposition gabonaise n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un candidat unique, ce qui a conduit à la déclaration de candidature d’une quinzaine de personnes, dont Paulette Missambo, chef du parti de l’Union nationale, et Alexandre Barro Chambrier, ancien ministre de l’actuel président et de son père. Cette fragmentation de l’opposition pourrait bénéficier à Ali Bongo et renforcer ses chances de réélection.

La clôture des candidatures officielles est prévue pour mardi, et l’élection présidentielle est prévue pour le 26 août prochain. La campagne électorale officielle aura lieu du 11 au 25 août, mais de nombreux candidats mènent déjà une intense pré-campagne à travers le pays. Toutefois, l’opposition dénonce l’utilisation des ressources de l’État par Ali Bongo pour mener sa campagne.

Dans l’ensemble, la candidature d’Ali Bongo pour un troisième mandat au Gabon soulève des questions importantes, notamment en ce qui concerne sa santé, son bilan et l’unité de l’opposition. Les mois à venir seront déterminants pour le pays, qui devra faire face à des choix cruciaux en matière de leadership politique et de développement socio-économique.

 

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