Sierra Leone: violentes manifestations anti-gouvernementales, plusieurs morts

La Sierra Leone impose un couvre-feu national dans le cadre de manifestations antigouvernementales meurtrières. Les tensions liées à la cherté de la vie sont devenues mortelles dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. 

 Les dirigeants de la Sierra Leone ont annoncé mercredi un couvre-feu dans tout le pays en réponse aux violentes manifestations antigouvernementales qui, selon eux, ont fait un nombre indéterminé de morts, y compris parmi les forces de sécurité.
Le couvre-feu devait commencer à 15 heures, heure locale (15 h GMT), afin d’endiguer les violences. Des vidéos diffusées sur les médias sociaux ont montré de grandes foules de manifestants et des piles de pneus en feu dans l’est de Freetown. D’autres images montraient un groupe de jeunes hommes lançant des pierres dans une rue remplie de fumée blanchâtre et un autre groupe attaquant un homme au sol.
 « Ces individus sans scrupules se sont lancés dans une manifestation violente et non autorisée qui a entraîné la perte de vies d’innocents Sierra-Léonais, y compris du personnel de sécurité », a déclaré le vice-président Mohamed Juldeh Jalloh dans une allocution vidéo. Il n’a pas précisé combien de personnes avaient été tuées. Reuters qui a rapporté l’information n’a pas pu joindre la police pour un commentaire. « Le gouvernement déclare par la présente un couvre-feu dans tout le pays », a-t-il déclaré. « Le secteur de la sécurité a été autorisé à faire pleinement respecter cette directive ».
Plus tôt, l’observatoire de l’Internet NetBlocks a déclaré que la Sierra Leone était confrontée à une coupure quasi-totale de l’Internet, avec une connectivité nationale à 5% des niveaux ordinaires. Mardi, le coordinateur de la sécurité nationale a demandé aux forces armées d’être prêtes à soutenir la police du 9 au 12 août, mettant en garde contre une « situation sécuritaire potentiellement volatile », selon une lettre interne largement partagée en ligne.
La frustration que suscite depuis longtemps le gouvernement dans certains milieux a été exacerbée par la hausse des prix des produits de base dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où plus de la moitié de sa population d’environ 8 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
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