Violence post-électorale: la justice est à l’œuvre, peut-on parier sur la fin de l’anarchie et de l’impunité?

D’abord le ministre de la justice, garde des sceaux, Me Mory Doumbouya ensuite le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Mamady Diawara et enfin, très récemment Sidy Souleymane N’diaye, procureur de la république près le tribunal de première instance de Dixinn. Trois (3) sorties fracassantes au lendemain d’une crise post-électorale qui aura laissé des traces dans un pays plus que jamais plongé dans une violence inouïe.

Les affrontements des jours qui ont suivi l’auto-proclamation de Cellou Dalein Diallo, candidat de l’UFDG comme vainqueur de la présidentielle du 18 octobre auront été de lourdes conséquences. Plus de 30 morts (Civils et forces de l’ordre), de nombreuses destructions de biens publics et privés sans compter la percée inquiétante du repli identitaire devenu une gangrène qui menace le vivre ensemble

Le moment semble donc bien choisi pour un réveil de l’appareil judicaire. Plus d’une centaine d’arrestations en lien avec les violences post-électorales. Des interpellations qui touchent dorénavant des intouchables dans un pays où le trafic d’influence fait lésion.

Le mandat d’arrêt décerné contre des personnalités de premiers plans de la politique guinéenne comme Ousmane Gaoual Diallo, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, Cellou Baldé, responsable des antennes de l’intérieur de l’UFDG, Chérif Bah, un des vice-présidents de la principale force de l’opposition, Etienne Soropogui de l’ANAD et Sékou Koudouno du FNDC sans oublier des activistes comme Foniké Menguè, Souleymane Condé ou encore Madic100 frontière relève d’un courage et pourrait déterminer la nouvelle orientation de la justice guinéenne. Celle axée sur l’instauration d’un climat de confiance entre les autorités judicaires et le peuple de Guinée.

Elle pourrait à n’en pas douter, si elle n’est pas orientée contre un camp pour faire taire un adversaire coriace, sonné la fin de l’impunité et de l’anarchie dans lequel ce pays baigne depuis des années.

Ces signes annonciateurs sont encourageants, galvanisants et au-delà, suscitent de l’espoir pour de nombreux citoyens qui avaient fini par perdre confiance à nos juridictions de jugement taxées à tort ou à raison de partialité à la solde du régime en place.

Nos hommes en robe noir ont donc rendez-vous avec l’histoire en accordant une attention particulière à l’examen de l’ensemble de ces dossiers plus ou moins embarrassants. Pour tout dire, l’unique alternative qui s’offre aux guinéens pour sortir de ce cycle de violences et d’impunité est l’affirmation de la justice dans toute sa splendeur. Peut-elle vraiment aller jusqu’au bout ?

Ces dossiers sur sa table sont un test, grandeur nature.

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