Le concours d’accès à la fonction publique en Guinée a débuté il plus d’un mois. Avec plus de 100 mille candidats inscrits, cet examen continue de susciter des controverses. Utilisant pour la première fois des tablettes numériques, ce concours pose de nouveaux défis à Conakry et dans tout le pays.
Interrogé par visionguinee.com, Ibrahima Camara, candidat pour le ministère des Affaires étrangères, raconte son expérience difficile : « Durant 20 à 25 minutes, j’ai eu du mal à travailler avec la tablette. Heureusement, les techniciens ont rapidement réglé le problème et j’ai pu accéder à mon compte pour répondre aux questions. » Malheureusement, malgré ses efforts, il n’a pas été admis. Avec 4600 candidats pour seulement 23 postes, la concurrence était féroce.
Le candidat critique également l’incompatibilité des questions avec sa spécialité : « Le ministre avait annoncé 60 questions, réparties en 30 de culture générale et 30 de spécialité. Or, toutes les questions portaient sur la culture générale. »
Moussa Condé, un autre candidat, doute de la transparence des résultats : « Les questions n’étaient pas adaptées à ma formation en diplomatie, mais plutôt au secrétariat et assistance administrative. Avec les tablettes, beaucoup de candidats ont été pénalisés par leur manque de maîtrise de l’outil informatique. »
Il exprime son désarroi face à ce qu’il perçoit comme une arnaque : « On dirait que les résultats étaient déjà préparés. Aucun de mes amis n’a été admis», rapporte notre source. Découragé, il décide de ne plus participer à de futurs concours.
M. Kourouma, candidat pour le ministère de l’Agriculture, partage ses préoccupations techniques : « La connexion internet et les tablettes posaient des problèmes. J’ai répondu aux questions en 35 minutes, mais je n’ai pas pu vérifier mes réponses à cause d’une panne de la tablette. »
Face à ces critiques, un responsable du ministère de la fonction publique, sous couvert d’anonymat, défend l’organisation du concours : « Ce concours est exceptionnel en termes de transparence et de crédibilité. Les postes et responsabilités sont clairement définis. Il s’agit d’un concours avec des places limitées. Nous mettons tout en œuvre pour garantir l’égalité des chances pour tous les candidats. »
Malgré ces assurances, le manque de réponses concrètes du ministre et les témoignages des candidats laissent planer le doute sur la transparence et l’équité de ce concours. Les autorités sont désormais face à un défi majeur : restaurer la confiance des citoyens dans le processus de recrutement de la fonction publique.
Levecu.com