Le procès de Mamadou Djouldé Diallo, ancien directeur général de la Société des Eaux de Guinée (SEG), s’est poursuivi ce mercredi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Accusé de corruption, faux en écritures publiques et enrichissement illicite, il encourt une peine de quatre ans de prison assortie de sursis, selon les réquisitions du parquet spécial.
Un réquisitoire méthodique
Durant près de deux heures, le substitut du procureur spécial, Malick Marcel Oularé, a présenté un réquisitoire détaillé. S’appuyant sur les éléments à charge, il a requis la condamnation de Mamadou Djouldé Diallo et le renvoi de son ancien comptable, Ousmane Kourouma, pour insuffisance de preuves concernant certaines accusations. Voici un extrait de sa déclaration :
« Nous demandons de renvoyer monsieur Ousmane Kourouma à des fins de poursuite pour le délit d’enrichissement illicite, mais de le déclarer coupable de faux en écriture publique. Quant à Mamadou Djouldé Diallo, nous demandons sa condamnation pour enrichissement illicite et faux en écriture publique. Nous proposons une peine de quatre ans de prison assortie de sursis, une amende de 100 millions de francs guinéens, et la confiscation des biens dont il n’a pas justifié l’origine. »
Des accusations graves
Mamadou Djouldé Diallo et Ousmane Kourouma, respectivement ancien directeur général et ex-comptable de la SEG, sont poursuivis pour des faits présumés de :
- Corruption,
- Faux en écritures publiques,
- Enrichissement illicite.
Si Ousmane Kourouma pourrait échapper aux poursuites pour enrichissement illicite, il reste sous le coup de l’accusation de faux en écritures publiques. En revanche, Mamadou Djouldé Diallo fait face à des charges plus lourdes, mettant en péril sa réputation et ses biens.
La confiscation des biens, une mesure clé
Une partie des réquisitions du parquet porte sur la confiscation des biens de Mamadou Djouldé Diallo, jugés injustifiables. Cette mesure vise à renforcer la lutte contre l’enrichissement illicite et à dissuader d’éventuels abus de pouvoir dans l’administration publique.
Une affaire emblématique pour la CRIEF
Ce procès marque un tournant dans les efforts de la Guinée pour combattre la corruption et les détournements de fonds publics. La décision finale, très attendue, pourrait envoyer un signal fort aux anciens et actuels gestionnaires publics.