Le tribunal correctionnel de Dixinn, à Conakry, a tranché une affaire de violences conjugales peu commune. Elhadj Mamadou Alimou Bah, 74 ans, a poursuivi son épouse Mamadou Binta Bah pour violences physiques et verbales. Dans un témoignage poignant à la barre, il a décrit les agressions subies et demandé le divorce, affirmant :
« Je suis fatigué. Elle m’a battu comme si j’étais son enfant. Elle m’insulte devant les enfants et me traite de vieux bouffon. »
Un cas rare de violences conjugales sur un homme
Les violences conjugales subies par les hommes sont rarement évoquées en Guinée, en raison des normes sociales qui placent l’homme en position de force dans le couple. Cependant, ce cas a brisé le silence. Selon le plaignant, son épouse l’a agressé alors qu’il était malade et alité, ce qui l’a poussé à saisir la justice pour demander réparation et la dissolution de leur mariage.
Le verdict du tribunal
Lors de l’audience, le procureur Algassimou Diallo a précisé que le tribunal correctionnel n’est pas compétent pour prononcer un divorce, mais qu’il se pencherait uniquement sur les faits de violences. Il faut une peine de 6 mois de prison avec sursis et une amende d’un million de francs guinéens contre l’épouse.
Le tribunal a suivi cette réquisition et a déclaré Madame Mamadou Binta Bah coupable des faits reprochés. Elle a été condamnée à :
- 6 mois de prison avec sursis
- Une amende d’un million de francs guinéens
Un appel au respect mutuel dans les couples
Cette affaire met en lumière la nécessité d’aborder les violences conjugales de manière plus inclusive, en reconnaissant que les hommes peuvent également être victimes. Elle appelle aussi à une sensibilisation accrue sur la gestion des conflits au sein des couples, quel que soit le genre.
Mamadou djiba DIALLO
Pour levecu.com