L’euro atteint son plus bas en 20 ans face au dollar

La monnaie unique est victime des craintes qui pèsent sur la croissance de la zone euro. Elle se rapproche de la parité avec le billet vert 

Ce qui vaut pour l’un ne vaut pas pour l’autre. Les craintes pesant sur la croissance ont fait chuter l’euro, qui n’a plus été aussi faible face au dollar depuis 2002. A l’inverse, ce dernier profite de l’effet refuge pour attirer les investisseurs. Mardi, 1 euro s’échangeait ainsi contre moins de 1,025 dollar. Les analystes estiment que la tendance pourrait continuer.
D’abord parce que les inquiétudes sur la zone euro sont plus importantes, alors que l’inflation a touché un nouveau plus haut (+8,6% en juin) et que la guerre en Ukraine risque d’avoir des conséquences économiques plus marquées pour la région, notamment en raison de la flambée des prix du gaz, qui augmentaient encore mardi. En outre, la Banque centrale européenne (BCE) va relever ses taux d’intérêt, mais elle reste à la traîne des autres banques centrales dans la normalisation de sa politique monétaire, soulignent des analystes de Lombard Odier dans une note sur les devises. Ce qui plaide pour un euro qui s’affaiblit encore. Il pourrait même descendre jusqu’à 1,02 dollar dans un horizon à 12 mois, estiment-ils.
  Retour à la parité 
Alors que la BCE devrait augmenter ses taux de 25 points de base à la fin du mois (le taux de dépôt est actuellement à -0,5%), la Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà procédé à plusieurs tours de vis depuis le début de l’année pour un total de 150 points de base et pourrait les augmenter encore de 75 points de base lors de la prochaine réunion ce mois-ci. L’institution américaine a les coudées plus large pour combattre une inflation qui a atteint 8,6% en mai sur un an.
L’activité économique se porte mieux, notamment le marché de l’emploi, et les conséquences de la guerre en Ukraine se font moins sentir. La BCE doit, en plus, faire face à une zone euro où il existe des risques de fragmentation, c’est-à-dire où les coûts d’emprunt augmentent beaucoup plus pour certains pays que pour d’autres. En raison de ces difficultés, les prévisions de hausse des taux ont été revues à la baisse par de nombreux économistes.
Quitter la version mobile