Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, récemment nommé Facilitateur de la Cédéao pour les négociations avec l’Alliance des Etats du Sahel (AES), a exprimé son engagement et sa modestie lors de son apparition sur la RTS le samedi 13 juillet 2024. Désigné lors de la 65e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao à Abuja, il partage cette mission avec le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé.
La mission de Bassirou Diomaye Faye s’annonce ardue. La Cédéao, conçue pour promouvoir l’intégration économique et commerciale en Afrique de l’Ouest, traverse une crise majeure. Les membres de l’AES, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont déclaré leur intention de quitter l’organisation. Le président Faye reconnaît que cette situation affaiblit la Cédéao : « Quand on voit des pays qui cherchent à sortir de cette organisation, on ne peut pas dire qu’elle se renforce. Au contraire, elle s’affaiblit ».
Cependant, Faye reste optimiste. N’étant pas en poste lors des sanctions qui ont exacerbé les tensions entre la Cédéao et l’AES, il croit que cela pourrait être un atout : « Ces Etats ne me regardent pas comme quelqu’un qui était parmi ceux qui les ont sanctionnés donc, ils ont une facilité à me parler« . Il prévoit d’utiliser cette position pour favoriser le dialogue et œuvrer à une réconciliation qui pourrait renforcer les objectifs d’intégration de la communauté.
Le président sénégalais se prépare aussi à l’éventualité d’un départ des pays de l’AES de la Cédéao, à l’image du Brexit en Europe. « Même s’ils décident de sortir de la Cédéao, il faudrait bien que cette situation soit administrée« , affirme-t-il. Il souligne l’importance de discuter des modalités de ce départ, des avantages que ces pays perdront en quittant la Cédéao, et des nouvelles formes de coopération bilatérale qui pourraient être instaurées.
La mission de Bassirou Diomaye Faye est complexe mais essentielle pour l’avenir de la Cédéao et ses relations avec l’AES. Son approche humble et ouverte au dialogue laisse espérer des progrès significatifs dans cette période de tensions. « Discuter, dialoguer et travailler à réconcilier les positions », tel est le credo du président Faye, avec l’espoir de préserver l’intégrité et les objectifs de la Cédéao.
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