Je sortais Ă peine de ma chambre que ma fille mâannonce la nouvelle, la triste nouvelle, celle de la mort dâAhmed Kourouma des GG.
Un moment dâintense Ă©motion puis je rĂ©alise que je perdais Ă la fois un confrĂšre, un ami.
PlongĂ© dans une immense tristesse je revois le journaliste « caporaliser » les « Grandes Gueules », en accaparant la parole quand il le veut, mĂȘme de la bouche du patron Lamine Guirassy.
Ahmed savait prendre la parole, jongler avec dans son parler cru et bien plus dans son français à lui, chùtié et riche en vocabulaire.
Il savait aussi la restituer avec élégance à ses collÚgues co-animateurs qui lui vouaient un respect contagieux.
Ahmed savait aussi dĂ©plaire lorsque sa conviction Ă©tait assise que la roue tourne a lâenvers. Certains le croyaient « arrogant ». En rĂ©alitĂ©, il voulait dire les choses comme elles se prĂ©sentaient dans toute leur nuditĂ© sans effet de style.
Ahmed Ă©tait enfin cet homme de culture qui avait fait de la lecture son sport favori. On le remarquait aisĂ©ment toutes les fois quâil prenait la parole avec sa grosse voix qui faisait frĂ©mir le micro.
Il manipule les mots comme le légendaire Pelé manipule le ballon.
La mort dâAhmed survient Ă la veille de lâinhumation de PelĂ©.
Dormez tous deux en paix !
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