Ce lundi 16 décembre 2024, la tentative de manifestation du collectif des enseignants contractuels recalés a été rapidement neutralisée par les forces de l’ordre à Conakry. Prévue pour se tenir devant le ministère de la Fonction publique, cette mobilisation visait à dénoncer leur exclusion du processus de recrutement dans la fonction publique locale.
Interventions musclées et interpellations
Dès les premières heures de la matinée, les enseignants, déterminés à exprimer leur mécontentement, ont commencé à converger vers Kaloum. Cependant, leur initiative a été stoppée net par des agents du Commissariat Central de Kaloum. Ces derniers ont procédé à plusieurs interpellations, embarquant certains manifestants de force.
Selon les témoignages, des violences auraient été exercées lors de l’intervention. « Vers 6 heures, nous avons commencé à arriver à Kaloum, avec pour objectif de nous regrouper devant le ministère de la Fonction publique et de bloquer les activités. Mais une vingtaine de nos camarades ont été embarqués de force par la police. Plusieurs autres ont été blessés près du Port Autonome », a déclaré un jeune enseignant présent sur les lieux.
Des accusations de traitement injuste
Ces enseignants recalés accusent les autorités éducatives de les avoir écartés de manière arbitraire à la suite de l’évaluation de leurs compétences pédagogiques. Ils estiment que ce processus, mené avec le syndicat de l’éducation, n’a pas été transparent.
Malgré les arrestations et les intimidations, les protestataires affirment leur détermination à poursuivre leur mobilisation. « Nous voulons interpeller le Président de la République sur notre situation. Ils ont même mention au Président à notre sujet », s’indigne l’un des manifestants.
Un contexte de tensions sociales croissantes
Cette répression intervient dans un climat social tendu en Guinée, où plusieurs secteurs revendiquent des réformes et une meilleure gestion des ressources humaines. Les enseignants contractuels, qui réclament une intégration dans la fonction publique, dénoncent une précarité persistante et un manque de reconnaissance de leur contribution à l’éducation nationale.
Quelles perspectives ?
Cette situation risque d’exacerber les tensions entre les enseignants recalés et les autorités, et d’alimenter un mécontentement plus large dans le secteur éducatif. Une solution concertée et transparente pourrait s’avérer indispensable pour apaiser les esprits et éviter une escalade de la crise.