Cette rubrique est inspirée de faits réels
Je me nomme Angèle (prénom attribué par la rédaction), je suis Camerounaise, je vis à Bertoua.
Cela fait plus de 10 ans que je vis avec Jérôme (prénom attribué par la rédaction), nous nous sommes rencontrés en 2007 dans un maquis. Ce jour-là, j’étais allé dans le bar sur invitation d’un ami. Le rendez-vous était pour 16h30. Lorsque je m’y suis rendu, aux environs de 17H par-là, c’est-à-dire avec 30 minutes de retard, le gars en question, Antoine, n’était pas encore là. Et moi qui pensais que j’avais exagéré dans le retard. Je l’ai appelé au téléphone, il m’a dit qu’il était dans les environs et qu’il serait là d’une minute à l’autre. Il m’a dit de commander de la boisson en attendant qu’il vienne. 2heures après j’avais commandé et consommé une bonne quantité de bière et il n’était jamais venu. Son numéro ne passait plus. Comment faire ? Je n’avais pas de l’argent sur moi pour payer, même mon transport retour je n’avais pas. J’avais le regard inquiet en m’imaginant la honte que les serveurs me réservaient. Heureusement que Jérôme était là ce jour-là. Il a suivi mes regards inquiets, s’est approché de moi et s’est assis à ma table. Il m’a demandé si quelque chose n’allait pas, je lui ai chuchoté ma mésaventure et il s’est empressé de régler la consommation. Il a même commandé à manger et aussi d’autres boissons. Il a lancé la conversation, nous avons beaucoup discuté et rigolé, il a dit qu’il me trouvait belle et sympa et c’est de là qu’est partie notre relation.
Jérôme a toujours été gentil avec moi durant tous ces temps. Il a la « main facile », il ne dit jamais « non » lorsqu’il s’agit de sortir de l’argent pour faire du bien.
Jérôme en tant que conducteur de poids lourds, gagnait très bien sa vie. Avec ses activités, j’étais largement à l’abri du besoin. Mais le gros problème avec Jérôme, il n’était pratiquement jamais là. Son métier ne lui permettait pas d’être à la maison à mes petits soins. Il était tantôt dans une ville du Cameroun, ou au Bénin, ou au Togo, etc.
Dans les débuts, je pensais que je pouvais faire avec, mais je me suis rendu compte que lui et moi, ne faisions pratiquement jamais l’amour. En 6 mois, on pouvait faire l’amour seulement 2 ou 3 fois, je vous dis bien en 6 mois. Et moi, cette vie ne m’arrangeait pas, j’avais besoin de mon homme à mes côtés. J’avais besoin de fonder une famille et vivre normalement. À plusieurs reprises, j’ai abordé le sujet avec mon homme et cela a fini par des disputes. Jérôme, me crachait toujours à la face qu’il aime son métier plus que tout au monde et jamais il ne le quitterait pour me faire plaisir.
Puis, les rares fois qu’il était présent à la maison, nous allions de disputes en disputes et cela semblait interminable. En tant qu’être humain et de surcroit une femme, j’avais mes envies à satisfaire. À la longue, tout ceci m’a poussée dans les bras de l’un de mes ex-petits amis. Je n’étais pas fière de moi, mais je n’avais pas d’autres solutions.
En l’absence de Jérôme, mon ex venait passer des jours, voire des semaines à la maison. Je me sentais à nouveau une femme, je me sentais revalorisée et désirée. J’utilisais néanmoins les pilules pour ne pas contracter une grossesse. J’aimais tellement Jérôme que je ne pouvais pas lui coller une fausse paternité. Ça, jamais ! Tout compte fait, ç’aurait été compliqué de le convaincre que c’est son enfant, lui qui n’était jamais là.
J’ai vécu cette double vie-là à l’insu de mon homme jusqu’à ce que le problème du COVID-19 surgisse. Avec la crise sanitaire et les frontières fermées, Jérôme a été obligé d’arrêter le travail et de rester à la maison. Cette nouvelle, contrairement à Jérôme, je l’ai reçue avec beaucoup de joie, car j’avais enfin mon homme chez moi et pour moi. Au début, il n’était question que d’arrêt de travail, le temps que les choses rentrent dans l’ordre. Puis un jour, plus précisément en juillet, on lui fait savoir qu’il est au chômage, plus de travail.
Depuis qu’il ne travaille plus, Jérôme n’a d’autre activité que me faire l’amour. Il me fait l’amour à tout moment et sans cesse, au début cela me faisait plaisir, mais maintenant je n’en peux plus, lorsque je refuse qu’il me fasse l’amour, il se fâche et m’y force. Je suis malheureuse. Je n’ai pas de repos. L’on ne peut pas vivre d’amour tous les jours et sans arrêt.
Je ne veux plus vivre cette vie, et des fois il me passe à l’esprit de quitter Jérôme pour aller rejoindre mon ex pour toujours, car lui au moins il me respecte et ne me considère pas comme un objet sexuel.
Que dois-je faire ? Quelle décision prendre ?
Merci à tous ceux qui continuent de nous envoyer des témoignages.
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