Depuis la tragique explosion du dépôt central de carburant de Kaloum, survenue dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023, les autorités de la transition guinéenne n’ont toujours pas apporté de clarification sur les causes de cet événement. Cette absence de communication, combinée à la gestion controversée de la bousculade meurtrière au stade régional de N’Zérékoré en novembre dernier, suscite l’indignation de l’opinion publique et des acteurs politiques.
Lors de l’assemblée générale hebdomadaire du RPG Arc-en-Ciel, tenue ce samedi 14 décembre 2024, Aboubacar Demba Dansoko, cadre influent du parti, a exprimé sa colère face à ce qu’il considère comme un déficit de responsabilité et de transparence de la part des autorités de transition.
Une absence de réponses, un an après la tragédie de Kaloum
« Cela fait un an, jour pour jour, depuis que le dépôt de carburant a brûlé. Et nous constatons avec regret qu’aucune communication responsable n’a été faite concernant cette tragédie. Ce dépôt de carburant concerne tous les Guinéens : nous en avons souffert. Il est de la responsabilité des autorités de nous informer sur l’avancée des enquêtes », a déclaré M. Dansoko.
Il a rappelé que l’ancien procureur de la République avait constitué un pool d’enquêteurs pour élucider les circonstances de l’explosion. Cependant, « jusqu’à ce jour, aucune information officielle n’a été communiquée », at-il déploré, tout en insistant sur le devoir des autorités de rendre des comptes.
Tragédie de N’Zérékoré : une gestion contestée
Outre l’explosion de Kaloum, le cadre du RPG Arc-en-Ciel a également évoqué la gestion de la bousculade meurtrière survenue au stade régional de N’Zérékoré en novembre 2024. Ce drame s’est produit dans le cadre d’un rassemblement de soutien au président de la transition, malgré l’interdiction initiale des manifestations publiques.
« Nous avons constaté une application sélective de la loi. Alors que les manifestations étaient interdites pour les partis politiques et les organisations de la société civile, elles ont été autorisées pour des mouvements de soutien », a-t-il déclaré.
Selon lui, cette inégalité dans l’application des règles a contribué à l’organisation de cet événement tragique, pour lequel les autorités n’ont toujours pas fourni de bilan officiel. « Nous savons qu’il y avait des responsables de haut niveau, ainsi que des services de défense et de sécurité présents ce jour-là. Nous exigeons des comptes et des explications sur cette tragédie », a-t-il ajouté.
Des bilans alarmants et une demande de responsabilité
En l’absence de communication officielle, le RPG Arc-en-Ciel s’appuie sur des témoignages locaux évoquant un bilan dramatique. « Certains parlent de jusqu’à 400 morts. Si ces chiffres sont confirmés, c’est une tragédie nationale qui nécessite des réponses immédiates », conclut Aboubacar Demba Dansoko.
Analyse et implications
Ces critiques mettent en lumière une problématique récurrente en Guinée : le manque de transparence dans la gestion des crises. Les attentes en matière de responsabilité et de communication restent fortes, tant de la part des citoyens que des acteurs politiques. Ce contexte pourrait peser sur la crédibilité des autorités de transition, à un moment où la confiance entre le gouvernement et la population est essentielle pour garantir une stabilité durable.