Guinée : Aboubacar Diakité vs Dadis Camara

« Tout ce qui s’est passé au stade avait été préparé par le Président Dadis. Ce sont les enfants de Kaleah (camp d’entraînement militaire) qui sont descendus », a déclaré le commandant Aboubacar Sidiki Diakité au tribunal. « Il n’a qu’à assumer », a-t-il demandé à Dadis Camara, présent au moment du témoignage. « Le 28 septembre, j’ai entendu Dadis dire « le pouvoir est dans la rue. Il faut les mater, leur faire regretter ». Si je mens sur le Président, que Dieu ne me pardonne pas », a-t-il assuré durant cette séquence à charge. Il accuse également l’ex Président guinéen et ses proches d’avoir voulu l’éliminer et lui faire porter le chapeau. C’est, entre autres, pour cette raison qu’il aurait tiré sur le capitaine Camara le 3 décembre 2009

« Aucun élément probant »

Moussa Dadis Camara, rentré en Guinée le 26 septembre dernier, 2 jours avant l’ouverture du procès, après plus d’une décennie d’exil au Burkina Faso, ne s’est pas encore exprimé. À la sortie de l’audience, son avocat a balayé les accusations de Toumba Diakité. « Ce que je sais, c’est que les affabulations égrainées contre le capitaine Moussa Dadis Camara ne reposent sur aucun élément probant. Au lieu de faire face à l’accusation et de répondre correctement aux questions, il a fait une mise en scène en tirant sur des fibres religieuses. Dans une verve incohérente et pleine de contre-vérités il a tenté de distraire le tribunal, alors qu’au fond il n’a fait que s’enfoncer » a dénoncé Me Pepe Antoine Lamah dans des propos rapportés par des médias guinéens. Durant le contre-interrogatoire, qui a débuté ce mardi, la défense de Dadis Camara a promis de faire s’effondrer comme un château de cartes la « construction faite sur du mensonge » de l’ancien aide de camp. Pour rappel, le 28 septembre 2009, des milliers de personnes protestent contre une possible candidature du chef d’État d’alors, Moussa Dadis Camara, à la présidentielle prévue pour janvier 2010. L’armée est envoyée et des soldats se livrent à une sanglante répression dans et autour du stade de Conakry. Au moins 157 personnes seront assassinées et 109 femmes violées, selon une Commission internationale d’enquête de l’ONU.

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