« La Guinée est sur la bonne voie du développement. » C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président guinéen, Alpha Condé, lors de l’inauguration du chemin de fer, long de 125 kilomètres, reliant Dapilon-Santou, dans la région bauxitique de Boké, érigée par l’État guinéen en zone économique spéciale. L’infrastructure est l’œuvre du consortium SMB-Winning.
À cette occasion, le président Alpha Condé a ouvert la parenthèse sur les derniers développements de l’actualité de son pays. A rappelé que la Guinée a organisé trois élections dans le courant 2020 sur fonds propre : le référendum, les législatives et la présidentielle, dont la dernière lui a permis d’être réélu pour un troisième mandat, contesté par l’opposition.
« Le pays est tranquille. Quand vous rentrez à Conakry aujourd’hui, les hôtels sont pleins. Tous les jours, les investisseurs viennent. Pourquoi ? Parce qu’il y a la paix, il y a le calme. Rien ne vaut la paix et le calme pour qu’un pays se développe », a lancé Alpha Condé lors de cette cérémonie, se montrant rassuré comme s’il n’y avait plus de crise en Guinée.
Le lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 a donné une mauvaise image du régime d’Alpha Condé, à cause des heurts entre les forces de l’ordre et les partisans de son principal opposant, Cellou Dalein Diallo, qui s’est autoproclamé « vainqueur » du scrutin. Cette crise postélectorale a fait des victimes, y compris de dégâts matériels importants.
Alpha Condé, un nationaliste convaincu ?
Dans son discours, le président Alpha Condé ne cesse de viser l’ambition d’être autonome vis-à-vis de l’étranger. Il se montre déjà fier d’avoir organisé trois élections sans un dollar de l’étranger. Mais ces opposants sont montés au créneau pour dénoncer que son régime a fait de « la planche à billets » pour organiser ces élections. Mais Alpha Condé s’en montre fier et rassurant, et tient même en haleine ces partenaires.
« Bien sûr, nous sommes heureux de coopérer avec nos partenaires, qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux, mais vous devez savoir que la Guinée peut se développer, nous devons compter d’abord sur nos propres forces. C’est nous qui pourrons développer notre pays. Nos partenaires peuvent nous aider. Mais c’est d’abord nous, notre courage, notre détermination à travailler, notre détermination à maintenir la paix et la tranquillité qui peuvent faire avancer ce pays », a souligné Alpha Condé, se montrant satisfait du succès des réformes dans le secteur des mines.
Le nationalisme guinéen ressuscité par Alpha Condé !
L’opinion a l’impression que dans sous peu la Guinée sera un eldorado où il sera bon de vivre. Le président Alpha Condé, continue sans cesse de donner l’espoir à son peuple. Et sur le plan sécuritaire, le pays a fermé le long de sa frontière avec le Sénégal et la Guinée-Bissau bien avant même la tenue de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
Il n’a pas certainement besoin de mille éloges de l’étranger, Alpha Condé semble se vautrer sur une voie, fut-elle solitaire pour certains, mais gage d’un développement sans trop d’assistance des partenaires étrangers. C’est l’avis des observateurs avisés.
« La Guinée a une histoire, qui fait que nous sommes un peuple fier. Fier de sa souveraineté. Fier de décider de son avenir. Pas attendre que quelqu’un d’autre nous dise voilà ce que vous devez faire. Mais ça ne plait pas à tout le monde. Mais c’est notre destin. Et nous allons l’assumer », a indiqué le professeur Alpha Condé, une déclaration qui répond en sourdine les menaces de certains bailleurs de fonds.
Le numéro un guinéen a aussi rappelé que « tout le monde a pensé que la Guinée va exploser », déclare-t-il, faisant référence à la crise postélectorale de l’élection du 18 octobre 2020. Et de rajouter : « Nous avons vu les gens, ont cassé les maisons, cassé les poteaux ; détruire avec l’aide de beaucoup de gens de l’extérieur. Ils ont pensé que la Guinée va exploser. Mais Dieu ne dort pas. Faire trois élections : referendum, législatives, présidentielle, sans un dollar de l’extérieur. Nous les avons faits avec nos propres moyens. Ça veut dire si les Guinéens sont déterminés, rien n’arrêtera la marche de la Guinée », a-t-il ajouté, concernant ce chapitre souverainiste.
Par Moussa Diabaté, journaliste
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