L’attentat du bar-restaurant la Terrasse avait fait 5 morts en 2015, celui de l’hôtel Radisson 22 morts, la même année. Le procès lié à ces attentats qui s’est ouvert ce matin à Bamako. Fawaz Ould Ahmed, le principal accusé, contre toute attente, est bel et bien là.
Le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed, aussi connu sous le nom d’Ibrahim n°10, est bien présent sur le banc des accusés. Il a pu écouter les charges retenues contre lui et expliquer au juge qu’il ne « connaissait pas son avocat ». Et c’est une véritable surprise après que de nombreux médias, à commencer par RFI, l’avaient cité parmi les plus de 200 jihadistes échangés au début du mois contre Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin et deux otages italiens détenus par Aqmi dans le nord du Mali.
Un cadre des terroristes
Fawaz Ould Ahmed était l’un des plus importants cadres jihadistes dont Aqmi avait exigé la libération, on savait que son cas était jugé problématique du fait de son importance. Certaines chancelleries, qui ne l’ont jamais confirmé officiellement, auraient fait pression pour qu’il ne soit pas inclus dans la liste des jihadistes libérés en échange des quatre otages. Ces négociations s’étaient en effet éternisées. Plusieurs listes des jihadistes à libérer avaient circulé, en partie raturées ou actualisées manuscritement.
Finalement, plusieurs sources sécuritaires ou diplomatiques avaient confirmé à RFI, et à d’autres médias, la libération de Fawaz Ould Ahmed, conformément aux vœux des jihadistes d’Aqmi. Preuve est faite aujourd’hui que ce n’était pas le cas : Fawaz Ould Ahmed est resté incarcéré à Bamako, où il sera donc bien jugé pour son implication dans les attentats de la Terrasse. Il faisait ce jour-là parti des assaillants, fusil à la main.
Il est aussi jugé, cette fois en tant qu’organisateur, des attaques de l’hôtel Radisson à Bamako et du Byblos à Sévaré, tout cela en 2015, ou encore de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, en 2016.
Quid des autres jihadistes ?
Sa présence pose aussi la question des autres jihadistes annoncés libérés au début du mois. Certains sont reconnaissables sur les photos et vidéos diffusées par les jihadistes après les libérations, c’est par exemple le cas d’Aliou Mahamane Touré, qui dirigeait la police islamique à Gao lorsque la ville était occupée par le Mujao en 2012, ou encore d’Abou Darda, l’un des anciens chefs de ce même groupe jihadiste, allié d’Aqmi. En ce qui les concerne, pas de doute, ils ont été formellement reconnus par des experts.
En revanche un autre cas a toujours semblé particulièrement délicat, celui du Malien Mimi Ould Baba Ould Cheikh, soupçonné d’avoir organisé les attentats de Grand Bassam et de Ouagadougou, au Burkina, en 2016.
Lui aussi est un cadre important, dont la libération très sensible il a été inculpé par la Justice américaine au début de l’année avait été confirmée par les mêmes canaux que celle de Fawaz Ould Ahmed. Il est donc à nouveau permis de s’interroger sur son cas.
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