L’Afrique va recevoir au moins 220 millions de doses de vaccin contre le coronavirus, une fois qu’il aura été homologué et approuvé, a déclaré jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« COVAX est une initiative mondiale novatrice qui inclura les pays africains et garantira qu’ils ne seront pas laissés en queue de peloton pour les vaccins contre la Covid-19 », a expliqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti.
Selon le Bureau régional de l’OMS en Afrique, les 54 pays du continent ont tous exprimé leur intérêt pour l’initiative mondiale, qui est codirigée par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), l’Alliance pour les vaccins (Gavi) et l’OMS.
Dre Moeti affirme qu’en collaborant ainsi avec d’autres gouvernements et fabricants à l’échelle mondiale en dehors du continent et en mettant en commun leur pouvoir d’achat, « les pays pourront protéger les personnes les plus vulnérables à la maladie en Afrique ».
L’OMS signale par ailleurs que les partenaires collaborent avec les gouvernements et les fabricants afin d’acheter suffisamment de doses de vaccins pour protéger les populations les plus vulnérables du continent.
Garantir l’accès à tous
A travers l’instrument COVAX Facility, coordonné par Gavi, l’initiative vise à garantir l’accès à tous : tant aux pays à revenu élevé et moyen qui autofinanceront leur propre participation, qu’aux pays à revenu moyen inférieur et faible qui verront leur participation soutenue par la garantie de marché (Advance Market Commitment, AMC) de COVAX.
Huit pays d’Afrique ont accepté d’autofinancer leurs doses de vaccins par le biais de la COVAX Facility.
« La Guinée équatoriale a adhéré à COVAX car c’est le moyen le plus efficace de garantir que notre population puisse avoir accès aux vaccins contre la Covid-19 », a affirmé le Vice-ministre de la santé et de la protection sociale de la Guinée équatoriale, Mitoha Ondo’O Ayekaba.
« Nous sommes inquiets car certains pays riches ont pris des mesures pour protéger leurs propres intérêts. Nous pensons que grâce à cette initiative, nous pouvons avoir accès à des vaccins testés avec succès, en temps utile et à moindre coût », a ajouté le membre du gouvernement de la Guinée équatoriale.
Les manifestations d’intérêts doivent se traduire par des engagements contraignants à rejoindre l’initiative d’ici le 18 septembre, les paiements initiaux devant suivre au plus tard le 9 octobre 2020.
En outre, 46 pays d’Afrique sont éligibles à la garantie de marché COVAX AMC, l’instrument de financement qui a permis de collecter environ 700 millions de dollars, sur l’objectif de 2 milliards de dollars de fonds prévus auprès de pays donateurs à revenu élevé, du secteur privé et de philanthropes d’ici à la fin de 2020.
Participation africaine aux essais de vaccins
La CEPI dirige la recherche sur le vaccin COVAX et vise à développer jusqu’à trois vaccins sûrs et efficaces qui seront mis à la disposition des pays participant au mécanisme COVAX.
La Coalition investit dans la recherche et le développement d’une gamme diversifiée de candidats vaccins, dans le but de fournir des vaccins « sûrs et efficaces à ceux qui en ont le plus besoin par le biais de COVAX ».
Neuf vaccins candidats sont actuellement soutenus par la CEPI, dont deux sont actuellement testés en Afrique du Sud, en plus d’autres régions du monde.
« Il est essentiel que les pays d’Afrique participent aux essais de vaccins, en plus des essais cliniques qui ont lieu dans d’autres régions du monde », a déclaré le Directeur général de la CEPI, Dr Richard Hatchett.
Selon le Dr Hatchett, les essais de vaccins sur le continent garantissent « que des données suffisantes soient générées sur la sécurité et l’efficacité des candidats vaccins les plus prometteurs pour la population africaine afin qu’ils puissent être déployés en toute confiance en Afrique une fois les vaccins approuvés ».
Grâce à COVAX, les vaccins qui ont obtenu l’approbation réglementaire ou la préqualification de l’OMS seront fournis de manière égale à tous les pays participants, proportionnellement à leur population.
Les travailleurs de la santé et les autres populations vulnérables seront prioritaires, puis la disponibilité des vaccins sera étendue pour couvrir d’autres populations prioritaires dans les pays participants.
Pour un déploiement efficace des vaccins en Afrique
Les pays africains devront mettre en place les systèmes et l’infrastructure nécessaires pour définir les voies réglementaires et éthiques pour une approbation rapide d’un vaccin candidat, explique l’OMS.
Ils devront disposer de systèmes de logistique et de chaîne d’approvisionnement capables non seulement d’atteindre les populations cibles traditionnelles pour les vaccinations et les campagnes de routine, mais aussi être prêts à vacciner une population cible beaucoup plus importante.
« Pour déployer efficacement un vaccin dans les pays d’Afrique, il est essentiel que les communautés s’engagent et comprennent la nécessité de la vaccination », a déclaré le Directeur du programme Vaccination et développement de vaccins, au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Richard Mihigo.
« Il est important de commencer déjà à travailler avec les communautés pour préparer la voie à l’une des plus grandes campagnes de vaccination que l’Afrique n’ait jamais connue », a conclu l’expert en vaccination africaine.
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