Transition et refondation : Et si le problème était ailleurs ?

Par : Inspirateur du Monde Officiel

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Indépendante depuis le 2 octobre 1958, la République de Guinée continue de végèter dans la pauvreté malgré les énormes potentialités (agricole, minière, énergétique ) dont le pays est doté. Les différents régimes qui se sont succédés n’ont pas voulu ou pu impulser son développement permettant d’enrayer cette spirale négative de misère galopante de la population. Ce marasme économique tend à s’instaurer en règle au grand dam des citoyens qui n’ont que leurs yeux pour constater ce cuisant échec des décideurs. Les politiques publiques élaborées ça et là ont montré leur limite accentuant ce fatalisme qui sous-entend que les guinéens sont condamnés à souffrir. La corruption s’est institutionnalisée obstruant tout espoir de sortie de crise.

I- LES COUPS D’ÉTAT : MARQUE DE FABRIQUE D’UN ÉTAT QUI SE CHERCHE :

Dans son rêve de bonheur éternel, le pays s’est régulièrement heurté à des régimes despotiques et sanguinaires laissant plusieurs familles endeuillées sur son passage. Les coups d’État ont constitué des remparts pour une population désabusée et en manque de repère. Les auteurs de ces coups, généralement acteurs de la situation, promettent toujours de remettre le pays sur les rails, en vain. Aucours des six décennies d’indépendance, le pays a connu plus de militaires présidents (4 en comptant Lansana CONTÉ) que de civils (3 en comptant le même Lansana CONTÉ qui a commencé par un coup d’État avant d’ôter la tenue – du moins pour la forme-), preuve que l’on est loin de sortir du gouffre. Tous ont, après l’accession au pouvoir, promis de restaurer l’autorité de l’État, mettre fin à la corruption et au détournement de déniers publics, l’ethnocentrisme et l’ensemble des tares qui assaillent la nation. Au bout du compte, tous ont déchanté ou risque de le faire s’il ne prend garde (cas du colonel Mamadi DOUMBOUYA encore en fonction). Après avoir bénéficié du soutien populaire et s’être enracinés, ils ont pris goût du pouvoir et ravalé leurs promesses. La population, déçue par la répétition des mêmes faits et l’obstination des sauveurs d’hier à s’éterniser au pouvoir, s’est toujours réfugiée derrière la loi pour essayer de limiter la casse avec les résultats qu’on connait: des concitoyens tués sans que justice ne soit rendue. Ce scénario, certes déplorable, (que Dieu nous en préserve ) risque de se répéter si des mesures urgentes ne sont pas prises par le CNRD.

Général Lansana CONTÉ, Capitaine Moussa Dadis CAMARA et Général Sekouba KONATÉ ont tous bénéficié de la bénédiction d’une frange importante de la population et promis de privilégier l’intérêt supérieur de la nation avant de finir par décevoir. Le colonel Mamadi DOUMBOUYA fera-t-il exception à cette règle ? Les morts d’hommes enregistrés depuis le 5 septembre ne plaident pas en sa faveur et il est à espérer qu’il rectifie le tir avant qu’il ne soit trop tard.

II- LE BIPARTISME, BOUCLIER DE CEUX QUI VEULENT ASPHYXIER LA DÉMOCRATIE:

Étant un pays fortement influencé par les facteurs ethnicopolitiques, beaucoup ont trouvé le bipartisme comme le rempart à la politique. Ils estiment, sûrs de leurs arguments que ce système politique peut résoudre à lui seul le problème guinéen. Ils se permettent de prendre l’exemple sur certains pays où ce courant est plus ou moins dominant. Seulement, ils oublient que cette question ne se règle pas par un décret ou une loi. Ce sont les résultats des partis politiques qui peuvent amener cette recomposition du paysage politique, pas une mesure qui viendrait l’imposer. Il est une constante qu’il faut au moins trois (03) élections majeures successives avec domination de deux (02) partis pour aboutir à cette règle non écrite. Les realités de chaque pays etant évolutives et les mentalités des citoyens aussi, force est d’admettre que cela ne peut marcher sans poser des problèmesà l’équilibre social de la nation. Quels partis et sur quelle base va être retenu dans cette éventualité, qui serait issue de la mission des membres du CNT et des assises nationales ?

Le Sénégal qui, depuis l’indépendance, a été gouverné par le PS et le PDS a choisi le candidat de l’APR en 2012. La France, en lieu et place du RPR (devenu plus tard UMP et LR) et du PS, a opté en 2017 pour En Marche (devenu depuis LEREM/Ensemble). Les présidentielles et législatives de 2022 n’ont fait que confirmer cette tendance. En Allemagne, la CDU, Le SPD, le CSU et le FDP se partagent le pouvoir depuis belles lurettes.
En Grande-Bretagne, les conservateurs, travaillistes et liberaux-démocrates se battent pour le contrôle de la chambre des communes et le droit de gouverner. Même aux USA, où les démocrates et républicains ont réussi à s’imposer, il a fallu du temps (participation aux élections à partir de 1830 pour les démocrates et 1860 pour les républicains) pour en arriver là.

Les rares pays africains (le Ghana, le Cap vert) où ce clivage est plus visible, cela n’a pas été sous l’effet d’une loi mais des résultats des urnes.

Dans tous ces États, il y a une multitude de partis politiques représentés dans les assemblées et gouvernements même si ces derniers ont une longueur d’avance par endroit.

À la lumière de ce qui précède, prétendre imposer un bipartisme sera sans doute un échec car le peuple pourrait ne pas suivre et les répercussions pourraient être préjudiciables à la cohésion sociale.

III- LES CONCERTATION, ASSISE OU DIALOGUE NE CONSTITUENT PAS UNE BAGUETTE MAGIQUE PAR RAPPORT AU MAL GUINÉEN:

Les séries de concertations, assises et la tentative de dialogue ont montré que, c’est certes une solution conjoncturelle mais ils se sont avérés ne pas être la solution structurelle dont le pays a besoin. Il est important que les filles/fils de la nation se parlent mais en aucun cas cela ne doit se substituer à la loi. C’est elle qui doit être le baromètre de la conduite du pays. Malheureusement, elle a cédé le pas à ces pratiques qui ne pourront jamais se substituer à elle. Pour des raisons inavouées, on tend à l’occulter avec les conséquences que cela comporte. Et si c’était elle(la loi) la solution au mal guinéen?

IV- LE RESPECT DE LA LOI, SOLUTION AU PROBLÈME GUINÉEN:

L’application de la loi a, depuis toujours été, le point faible de la république. Les autorités, en lieu et place d’elle, s’abritent derrière leurs privilèges pour assombrir l’avenir du pays. Se sachant forts et au dessus de la loi, les gouvernements successifs se permettent de tout au détriment de la population qu’ils sont sensés servir. Détournement de déniers publics, corruption, népotisme, éthnostratégie, crime de sang, tout à jalonné l’histoire de la Guinée sans que justice ne soit rendue.

Les nouveaux maîtres, dans leurs premiers discours ont promis de mettre fin à cette pratique et de faire de la justice la boussole de la transition. Dix mois après, force est de constater qu’on en est loin malgré la création de la CRIEF.

Pour lier l’acte à la parole, la liste des membres du CNRD aurait due être communiquée, la déclaration des biens des membres du gouvernement et responsables des régies financières de l’État aurait due être faite, le recyclage prohibé, …

Ceux qui tiennent à la limitation du nombre de partis politiques, s’en remettraient à l’application de la charte des partis politiques qui en constitue l’outil de gestion.

Pour ce qui est de la durée de la transition (une composante de la charte), le CNRD aurait pu, soit l’inclure avec un délai raisonnable (24 mois maximum ) dans cette dernière pour plus de cohérence car elle régi le fonctionnement de l’État durant cette période d’exception alors que sa durée en est qu’une partie soit associer tout le monde dans sa conception. Maintenant qu’il en a décidé autrement, il est loisible de la respecter alors car si elle doit être discuté avec les forces vives, il doit en être ainsi. Le CNT ne peut pas se substituer aux forces vives et la charte est claire là dessus: << la durée de la transition doit être déterminée avec les forces vives>>. Forces vives est différent de Conseil Nationalde la Transition bien que ce dernier soit constitué de certains membres des forces vives.

Si on appliquait la loi, on ne serait pas à 10 mois sans durée et chronogramme précis de retour à l’ordre constitutionnel.

Il est primordial, pour l’intérêt supérieur de la nation, que cette disposition de la charte soit appliquée afin de sortir de cet imbroglio dans lequel le pays est plongé. Il y va de l’avenir de notre chère Guinée.

Le monde nous regarde et il suffit d’un acte et tout revient à la normale pour le bonheur de tous. Tâtons de répondre présent à l’appel de l’histoire.

TRANSITION ET REFONDATION DE L’ÉTAT : ET SI LE PROBLÈME ÉTAIT AILLEURS ?

Indépendante depuis le 2 octobre 1958, la République de Guinée continue de végèter dans la pauvreté malgré les énormes potentialités (agricole, minière, énergétique ) dont le pays est doté. Les différents régimes qui se sont succédés n’ont pas voulu ou pu impulser son développement permettant d’enrayer cette spirale négative de misère galopante de la population. Ce marasme économique tend à s’instaurer en règle au grand dam des citoyens qui n’ont que leurs yeux pour constater ce cuisant échec des décideurs. Les politiques publiques élaborées ça et là ont montré leur limite accentuant ce fatalisme qui sous-entend que les guinéens sont condamnés à souffrir. La corruption s’est institutionnalisée obstruant tout espoir de sortie de crise.

I- LES COUPS D’ÉTAT : MARQUE DE FABRIQUE D’UN ÉTAT QUI SE CHERCHE :

Dans son rêve de bonheur éternel, le pays s’est régulièrement heurté à des régimes despotiques et sanguinaires laissant plusieurs familles endeuillées sur son passage. Les coups d’État ont constitué des remparts pour une population désabusée et en manque de repère. Les auteurs de ces coups, généralement acteurs de la situation, promettent toujours de remettre le pays sur les rails, en vain. Aucours des six décennies d’indépendance, le pays a connu plus de militaires présidents (4 en comptant Lansana CONTÉ) que de civils (3 en comptant le même Lansana CONTÉ qui a commencé par un coup d’État avant d’ôter la tenue – du moins pour la forme-), preuve que l’on est loin de sortir du gouffre. Tous ont, après l’accession au pouvoir, promis de restaurer l’autorité de l’État, mettre fin à la corruption et au détournement de déniers publics, l’ethnocentrisme et l’ensemble des tares qui assaillent la nation. Au bout du compte, tous ont déchanté ou risque de le faire s’il ne prend garde (cas du colonel Mamadi DOUMBOUYA encore en fonction). Après avoir bénéficié du soutien populaire et s’être enracinés, ils ont pris goût du pouvoir et ravalé leurs promesses. La population, déçue par la répétition des mêmes faits et l’obstination des sauveurs d’hier à s’éterniser au pouvoir, s’est toujours réfugiée derrière la loi pour essayer de limiter la casse avec les résultats qu’on connait: des concitoyens tués sans que justice ne soit rendue. Ce scénario, certes déplorable, (que Dieu nous en préserve ) risque de se répéter si des mesures urgentes ne sont pas prises par le CNRD.

Général Lansana CONTÉ, Capitaine Moussa Dadis CAMARA et Général Sekouba KONATÉ ont tous bénéficié de la bénédiction d’une frange importante de la population et promis de privilégier l’intérêt supérieur de la nation avant de finir par décevoir. Le colonel Mamadi DOUMBOUYA fera-t-il exception à cette règle ? Les morts d’hommes enregistrés depuis le 5 septembre ne plaident pas en sa faveur et il est à espérer qu’il rectifie le tir avant qu’il ne soit trop tard.

II- LE BIPARTISME, BOUCLIER DE CEUX QUI VEULENT ASPHYXIER LA DÉMOCRATIE:

Étant un pays fortement influencé par les facteurs ethnicopolitiques, beaucoup ont trouvé le bipartisme comme le rempart à la politique. Ils estiment, sûrs de leurs arguments que ce système politique peut résoudre à lui seul le problème guinéen. Ils se permettent de prendre l’exemple sur certains pays où ce courant est plus ou moins dominant. Seulement, ils oublient que cette question ne se règle pas par un décret ou une loi. Ce sont les résultats des partis politiques qui peuvent amener cette recomposition du paysage politique, pas une mesure qui viendrait l’imposer. Il est une constante qu’il faut au moins trois (03) élections majeures successives avec domination de deux (02) partis pour aboutir à cette règle non écrite. Les realités de chaque pays etant évolutives et les mentalités des citoyens aussi, force est d’admettre que cela ne peut marcher sans poser des problèmesà l’équilibre social de la nation. Quels partis et sur quelle base va être retenu dans cette éventualité, qui serait issue de la mission des membres du CNT et des assises nationales ?

Le Sénégal qui, depuis l’indépendance, a été gouverné par le PS et le PDS a choisi le candidat de l’APR en 2012. La France, en lieu et place du RPR (devenu plus tard UMP et LR) et du PS, a opté en 2017 pour En Marche (devenu depuis LEREM/Ensemble). Les présidentielles et législatives de 2022 n’ont fait que confirmer cette tendance. En Allemagne, la CDU, Le SPD, le CSU et le FDP se partagent le pouvoir depuis belles lurettes.
En Grande-Bretagne, les conservateurs, travaillistes et liberaux-démocrates se battent pour le contrôle de la chambre des communes et le droit de gouverner. Même aux USA, où les démocrates et républicains ont réussi à s’imposer, il a fallu du temps (participation aux élections à partir de 1830 pour les démocrates et 1860 pour les républicains) pour en arriver là.

Les rares pays africains (le Ghana, le Cap vert) où ce clivage est plus visible, cela n’a pas été sous l’effet d’une loi mais des résultats des urnes.

Dans tous ces États, il y a une multitude de partis politiques représentés dans les assemblées et gouvernements même si ces derniers ont une longueur d’avance par endroit.

À la lumière de ce qui précède, prétendre imposer un bipartisme sera sans doute un échec car le peuple pourrait ne pas suivre et les répercussions pourraient être préjudiciables à la cohésion sociale.

III- LES CONCERTATION, ASSISE OU DIALOGUE NE CONSTITUENT PAS UNE BAGUETTE MAGIQUE PAR RAPPORT AU MAL GUINÉEN:

Les séries de concertations, assises et la tentative de dialogue ont montré que, c’est certes une solution conjoncturelle mais ils se sont avérés ne pas être la solution structurelle dont le pays a besoin. Il est important que les filles/fils de la nation se parlent mais en aucun cas cela ne doit se substituer à la loi. C’est elle qui doit être le baromètre de la conduite du pays. Malheureusement, elle a cédé le pas à ces pratiques qui ne pourront jamais se substituer à elle. Pour des raisons inavouées, on tend à l’occulter avec les conséquences que cela comporte. Et si c’était elle(la loi) la solution au mal guinéen?

IV- LE RESPECT DE LA LOI, SOLUTION AU PROBLÈME GUINÉEN:

L’application de la loi a, depuis toujours été, le point faible de la république. Les autorités, en lieu et place d’elle, s’abritent derrière leurs privilèges pour assombrir l’avenir du pays. Se sachant forts et au dessus de la loi, les gouvernements successifs se permettent de tout au détriment de la population qu’ils sont sensés servir. Détournement de déniers publics, corruption, népotisme, éthnostratégie, crime de sang, tout à jalonné l’histoire de la Guinée sans que justice ne soit rendue.

Les nouveaux maîtres, dans leurs premiers discours ont promis de mettre fin à cette pratique et de faire de la justice la boussole de la transition. Dix mois après, force est de constater qu’on en est loin malgré la création de la CRIEF.

Pour lier l’acte à la parole, la liste des membres du CNRD aurait due être communiquée, la déclaration des biens des membres du gouvernement et responsables des régies financières de l’État aurait due être faite, le recyclage prohibé, …

Ceux qui tiennent à la limitation du nombre de partis politiques, s’en remettraient à l’application de la charte des partis politiques qui en constitue l’outil de gestion.

Pour ce qui est de la durée de la transition (une composante de la charte), le CNRD aurait pu, soit l’inclure avec un délai raisonnable (24 mois maximum ) dans cette dernière pour plus de cohérence car elle régi le fonctionnement de l’État durant cette période d’exception alors que sa durée en est qu’une partie soit associer tout le monde dans sa conception. Maintenant qu’il en a décidé autrement, il est loisible de la respecter alors car si elle doit être discuté avec les forces vives, il doit en être ainsi. Le CNT ne peut pas se substituer aux forces vives et la charte est claire là dessus: << la durée de la transition doit être déterminée avec les forces vives>>. Forces vives est différent de Conseil Nationalde la Transition bien que ce dernier soit constitué de certains membres des forces vives.

Si on appliquait la loi, on ne serait pas à 10 mois sans durée et chronogramme précis de retour à l’ordre constitutionnel.

Il est primordial, pour l’intérêt supérieur de la nation, que cette disposition de la charte soit appliquée afin de sortir de cet imbroglio dans lequel le pays est plongé. Il y va de l’avenir de notre chère Guinée.

Le monde nous regarde et il suffit d’un acte et tout revient à la normale pour le bonheur de tous. Tâtons de répondre présent à l’appel de l’histoire.

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