Samia Ahmed a économisé pendant 16 ans pour le hajj, le grand pèlerinage musulman à La Mecque. Comme en 2020, l’Arabie saoudite a décidé cette année de réserver le hajj à une poignée de ses seuls habitants, excluant ainsi tous les touristes étrangers, notamment les plus âgés à la santé fragile, qui viennent habituellement par millions à La Mecque, ville la plus sainte de l’islam. Le grand pèlerinage est l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle musulman est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens. Avec son âge avancé et une santé déclinante, Samia Ahmed, 68 ans, a été «choquée» et a «pleuré des jours» l’an passé après l’annonce des restrictions pour le hajj.
«Je voudrais tant faire le hajj avant de mourir. » De nombreux fidèles économisent pendant des années pour le hajj, auquel environ 2,5 millions de pèlerins participent normalement chaque année. En 2020, seuls 10.000 résidents d’Arabie saoudite avaient pu se rendre à la Grande mosquée de La Mecque. «Mes chances sont désormais minces car ils choisiront à l’avenir des pèlerins plus jeunes et en bonne santé», craint cette grand-mère qui souffre de diabète et de problèmes de tension.
«J’ai peur qu’un jour je ne puisse plus du tout accomplir le hajj à cause de mon mauvais état santé», confie en pleurant Mme Gaafar, qui, dans l’attente d’une prothèse de genou, se déplace difficilement. La retraitée compte se faire vacciner dans le seul but de pouvoir éventuellement participer au pèlerinage lorsqu’elle y sera autorisée. «L’espoir de chaque musulman est de faire le hajj», insiste-t-elle. En 2019, 78.000 fidèles égyptiens ont participé au grand pèlerinage, selon les données officielles.
« Les gens commencent à penser au pèlerinage lorsqu’ils ont de l’argent de côté», explique-t-il à l’AFP, dans son bureau orné de photos de la Grande mosquée de La Mecque. – Vaccinée pour le hajj -Les fidèles des pays asiatiques constituent habituellement une grande partie des participants au hajj, notamment l’Indonésie, plus grand pays musulman au monde, ainsi que le Pakistan et la Malaisie. A Rawalpindi, dans le nord du Pakistan, Muhammad Saleem Butt avait reporté une opération du foie pour se rendre à La Mecque et a été déçu deux années consécutives. Cette gérante d’une petite boutique de vente à domicile assure avoir reçu deux doses de vaccin dans l’espoir d’être autorisée à se rendre à La Mecque.
« Si je suis toujours en assez bonne santé pour y aller la prochaine fois, j’irai. » .
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