Excellence Monsieur le Président,
C’est avec une agréable surprise que les guinéens ont suivi avec un intérêt particulier les événements du 5 septembre 2021, relatifs au changement du régime. Ce coup de force libérateur de tout un pays englouti dans un système d’ethno-stratégie depuis des années, sans précédent, marque une nouvelle ère pour la démocratisation, le renforcement du tissu social et l’assainissement de la gouvernance publique.
En effet, ce changement salvateur donne une nouvelle opportunité de refondation, de la reconstruction de notre beau pays, en vue de mettre à nouveau des jalons pour une guinée unie et solidaire, forte de sa diversité linguistique, culturelle, éthique et de ses potentialités : humaine, agricole et minière.
Vous avez sous votre main, Son Excellence, la destinée de ce pays. Nous prions le tout Puissant Allah de vous accompagner, pour mener à bon port cette exaltante mission, celle de conduire la transition dans les meilleures conditions possibles et apaisées.
Son Excellence, Votre premier message à l’endroit de la Nation guinéenne contient des valeurs humaines, démocratiques et interpelle tous bons citoyens guinéens de se tourner vers le travail, de bannir l’exclusion, le clientélisme, le favoritisme, le népotisme afin de miser sincèrement sur le rassemblement, la compétence et l’égalité des chances, de bâtir le grand chantier commun à tous celui de l’édification de la République; car disait l’ex Président Français Jack Chirac : « la démocratie , c’est l’égalité des droits mais la République, c’est l’égalité des chances » , dans cet ordre d’idée, les hommes doivent jouir de mêmes chances pour participer activement à la construction de l’Etat par la compétence et non par le favoritisme.
Il convient ainsi de noter que vos différents discours sur le vivre ensemble, sur la démocratisation du pays dénote une fois encore la bonne volonté, qui vous amine, pour rassembler les guinéens sans aucune distinction et de préserver les acquis démocratiques. Tout en lançant un appel pressant à l’endroit de tous, pour qu’à travers leurs compétences, chacun puisse prendre part à cette nouvelle orientation de la vie sociopolitique de la Guinée.
Par ailleurs, étant conscient de ce grand rôle que chaque citoyen doit jouer à cette période exceptionnelle de la vie de notre Nation, je voudrais son Excellence attitrer votre attention sur un certain nombre des faits, qui sont :l’exclusion non fondée de certains guinéens formés dans les écoles franco-arabes, l’absence de l’Etat dans la construction des édifices d’enseignement pour les écoles franco-arabes, la non-participation des citoyens guinéens qui ont pour la langue de formation l’arabe aux instances décisionnelles de l’Etat, malgré leur atout bilinguisme ; ainsi que le manque de bourse pour les élèves des école franco-arabes et j’en passe ….
Excellence Monsieur le Président,
Ces diplômés se sentant abandonnés quelques fois, se posent des questions énormes, à savoir : Pour quelles raisons utiles peut –on passer sa vie de formation dans les écoles franco-arabes en sachant qu’après celle-ci ils seront abandonnés par le pays qui a financé leurs formations ? Est ce qu’ils sont aussi les fils de ce pays avec les mêmes droits que ceux qui font les écoles d’enseignement général ? Tant des questions tordent l’esprit de ceux-ci sans autant avoir des réponses précises si elles ne résidaient que dans l’exclusion, le mépris de l’apprentissage des langues étrangères dans notre pays.
On n’éclipse pas certains efforts des différents gouvernements, en matière d’engagement dans la fonction publique, comme enseignant ou autres, mais de nos jours ils détiennent les backgrounds nécessaires, pour participer au rayonnement de la Guinée à tous les niveaux : Santé, économique, transite, douane, Force de défenses et sécurité, diplomatie, assemblée nationale, religion, éducation, la presse etc.
Cette inégalité est devenue une endémie, une monnaie courante qui a toujours été distillée, il est avéré dans la constitution guinéenne que nous avons les mêmes droits et les mêmes devoirs ; ensuite que nous devrons être formés de même titre que les autres enfants de ce pays dans les écoles ou dans les universités guinéennes et d’avoir les mêmes chances pour le seul but de service la cause guinéenne.
La diversité Linguistique, dont il est question, constitue de nos jours un outil réel de communication entre les grandes institutions non gouvernementales ou gouvernementales, et primordial pour le développement sectoriel des grandes nations. Aucune nation ne pourra se développer sans cette diversité linguistique et culturelle. Pourquoi nos parents visionnaires avant l’indépendance se sont inscrits dans cette logique, pour voir la Guinée un jour parmi les concerts des nations hautement imprégnées par ces multiples casquettes : Linguistique et culturelle.
Excellence Monsieur le Président,
Je voudrais ici, dans cette lettre, vous souligner que les cadres arabophones font la fierté de la Guinée, que sur le plan national et international ; avec l’obtention des grands diplômes et la compétence y requise pour être sollicité dans plusieurs domaines de formation théorique à la fois pratique, mais ils sont mal perçus à l’interne par le simple fait qu’ils ont appris la « langue arabe ».
A titre d’exemple depuis 2012 dans le cadre de la formation, aucune bourse n’est octroyée aux lauréats des élèves des lycées franco-arabes en Guinée, une politique adoptée par l’ex pouvoir et appliquée par la direction d’office nationale de bourse extérieure (ONABE), logée au sein de la présidence de la république. Pourtant avant cette période, la Guinée avait ses lauréats, lesquels sortaient pour aller faire des grandes études et deviennent majeurs de leurs promotions par leurs capacités intellectuelles dans les plus grandes universités internationales : France, Maroc, Tunisie, Libye, Soudant, Egypte, Arabie Saoudite etc.
En plus les écoles franco-arabes, primaire-collège_ lycée, sont construites depuis l’indépendance soit par les pays arabes, ou par les bienfaiteurs ou par la contribution des parents d’élèves. Je ne me souviens pas, s’il existe une école franco-arabe entièrement construite par l’État guinéen, or dans la constitution guinéenne l’État à la responsabilité de former les fils et les filles du pays.
Excellence Monsieur le Président, votre arrivée à la tête de cette nation suscite des espérances, pour un changement radical à tous les niveaux de vie de notre nation. Pour ce motif, étant des guinéens formés par les écoles (franco-arabe) guinéennes et ailleurs, notre ambition aujourd’hui est de participer pleinement à la reconstruction et la refondation de cette nation.
Défendre la cause Guinéenne est un devoir patriotique et sacré, que chaque guinéen doit rêver. Mettre nos compétences au service de la Nation devient un honneur et privilège énorme pour nous autres également, car cette nation a besoin de tous ses fils et de ses filles comme d’ailleurs vous avez toujours mentionné dans vos différentes allocutions.
La détermination des arabophones (bilinguistes/trilinguistes) est si grande, elle se matérialise par le fait qu’ils constituent un nombre important de détenteurs des diplômes de Doctorat au sein des universités guinéennes, l’exemple le plus plausible est le cas de l’université de Sonfonia. Ils sont estimés entre 22 _24 ou plus détenteurs de diplôme de Doctorat au sein d’un département.
Tous ces diplômés peuvent être orientés dans d’autres secteurs, pour rendre des services appropriés à nos concitoyens, car nous sommes interpellés tous à un moment donné de l’histoire de notre pays à faire face au défi du développement socio-économique et politique de cette terre bénie.
Nous estimons bien, si l’État Guinéen avait mis en place une bonne politique d’insertion et d’intégration de ces fils et filles diplômés en langue arabe ou dans d’autres domaines, ceux-ci pourront prendre part à la redynamisation des différents secteurs du développement national. Et le seul gagnant sera cet État, car ils lui rendront l’ascenseur pour la réorganisation et la détermination du système de gouvernance pour le bienêtre de la population.
Excellence Monsieur le Président
Toutefois, conscient du grand enjeu de l’instauration de la démocratie en Guinée, et de vous accompagner précisément dans la réalisation de cette mission patriotique, nous attirons votre attention pour la prise en compte de cette réalité d’injustice majeure, concernant des guinéens formés au prix du contribuable guinéen.
Nous sollicitons auprès de vous de faire face à tous ses maux, pour que la vérité triomphe sur le mensonge, la justice sur l’injustice, la compétence sur l’incompétence, la bonne gouvernance pilote la gestion de la chose publique, la cohésion sociale soit la mode de vie pour tous. C’est ainsi que notre contribution et celle de tout bon guinéen pour ce grand rôle ne tardera point. Et le changement pour un développement harmonieux sera atteint grâce à ces efforts engagés. Rassurez-vous davantage Son Excellence que vous suscitez en tout guinéen un sursaut patriotique et une révolution pour soi-même.
Je ne saurai terminer cette lettre, sans pour autant demander aux guinéens et guinéennes à l’unisson, la similitude des efforts, la cohabitation pacifique entre nous sans aucune discrimination et distinction d’ethnie ni de religion pour des causes politiques. La guinée ne doit plus reproduire les mêmes erreurs du passé, de 1958 à nos jours, nous étions censés d’outrepasser ces obstacles liés à la politisation à outrance de notre société et la dégradation du tissu social.
Chaque citoyen est comptable de ses actes posés, en accompagnant ces nouvelles autorités (CNRD), nous accomplissons un devoir citoyen en matière de la démocratisation de notre pays, aboutissant ainsi à une réorganisation de notre société, laquelle aura comme fondement la concorde et l’unité nationale, la solidarité, la bonne gouvernance et l’épanouissement de tous les guinéens.
Et après tout ce qui précède je tiens à vous proposer ce qui suit :
La mise en place des institutions fortes et indépendantes capables de prendre en charge les préoccupations des guinéens et de résoudre le contentieux électoral en matière politique à savoir : le choix des commissaires et le Président de l’organe de gestion des élections la CENI, le recensement général ou la révision de la liste électorale selon le calendrier proposé par les acteurs sociopolitiques.
Le choix des membres du CNT qui doit être consensuel et basé sur la représentativité de toutes les composantes de la nation, ainsi qu’il doit être assez approfondi pour éviter tout dérapage au niveau de l’assemblée nationale pour le contrôle des actions gouvernementales et le vote des lois.
La participation des guinéens compétents de tout bord à la refondation d’une Guinée unie forte de ses potentialités linguistiques, culturelles et capables de rendre un service loyal à la nation.
La mise en place d’un chronogramme de gestion de la transition très cohérent et attractif pour une participation inclusive.
La dépolitisation de l’administration guinéenne, pour permettre aux plus méritants d’assister à sa qualification et à sa réforme attendue.
La réduction des postes ministériels pour réduire le train de vie de l’Etat, qui sera non seulement néfaste pendant cette période transitoire en matière de dépense mais surtout un chevauchement des prérogatives des différents départements ministériels choisis.
L’organisation des élections transparentes et inclusives dans un délai raisonnable et consensuel adopté par tous afin d’éviter des remous sociaux.
La lutte contre l’injustice et la gabegie financière pour permettre aux guinéens de bénéficier les retombées des ressources naturelles.
La prise en compte des propositions pertinentes après une analyse profonde, pour éviter la dégradation de la situation politique et l’affaissement du tissu social entre des guinéens.
La préservation de la paix et la quiétude sociale qui sont les gages réels pour relever le défi du développement. Et de faire en sorte que cette situation puisse profiter aux guinéens pour qu’ils s’unissent davantage en vue de faire de la Guinée un havre de paix, où chaque citoyen peut exercer ses activités et exprimer ses opinions sans crainte ni peur d’être inquiété par qui que soit.
Excellence Monsieur le Président
A l’attente d’une suite favorable à cette requête, veuillez recevoir mes hautes considérations et salutations les plus distinguées, tout en priant Allah le Tout Miséricordieux, Très Miséricordieux, dans sa bonté infinie qu’Il guide vos pas et vous entoure des personnes qui partageront les mêmes ambitions et les mêmes valeurs cardinales qui vous animent pour la reconstruction d’une Guinée unie, indivisible et émergente.
Qu’Allah bénisse la Guinée et les Guinéens.
Dr Abdourahamane Fadiga Enseignant Chercheur,
Lauréat des Universités Marocaines (Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès Maroc ; ABDEL ALMALK ASSAIDI – Ecole Supérieure ROI FAHD de Traduction- TANGER)
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