Conakry, le 20 décembre 2024 – L’affaire Kassory Fofana continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce vendredi, des informations contradictoires ont circulé concernant une tentative de transfert de l’ancien Premier ministre de la clinique Pasteur, où il est hospitalisé, vers la maison centrale de Conakry.
Selon l’un des avocats de Kassory Fofana, des agents pénitentiaires se seraient rendus à la clinique avec l’intention de ramener l’ex-haut fonctionnaire de « force » en détention. Une version vivement contestée par le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly Touré.
La version des avocats
Un avocat de l’ancien Premier ministre affirme que les agents auraient tenté de contraindre Kassory Fofana à quitter son lit d’hôpital malgré son état de santé fragile. Il souligne que c’est l’intervention du médecin traitant, demandant aux agents de prendre leurs responsabilités en signant un document attestant des risques encourus, qui aurait empêché ce transfert.
La réponse du parquet
Le procureur spécial Aly Touré, interrogé par par notre redaction, a réfuté cette affirmation. Selon lui, il n’a jamais été question d’un transfert forcé. « Ce que je sais, c’est que le médecin a expliqué qu’il ne pouvait pas se tenir debout, et qu’un fauteuil roulant serait nécessaire pour le faire descendre. Mais pour l’instant, il est toujours à la clinique Pasteur », a-t-il déclaré.
Cependant, le procureur a réitéré l’intention de ramener Kassory Fofana à la maison centrale. « Il doit être en prison, car c’est là où est sa place en tant que détenu », a-t-il martelé.
Qui de la décision du juge ?
Cette tentative de transfert soulève des interrogations sur l’application d’une décision de justice antérieure, qui avait autorisé Kassory Fofana à recevoir des soins dans un centre hospitalier spécialisé. L’absence d’exécution de cette décision remet en question la gestion de cette affaire hautement médiatisée.
Un état de santé préoccupant
Pour l’heure, Ibrahima Kassory Fofana demeure à la clinique Pasteur, sous surveillance médicale stricte. Ses avocats continuent de plaider pour une évacuation sanitaire à l’étranger, estimant que son état nécessite des soins appropriés hors du pays.
L’affaire reste suivie de près par l’opinion publique, alors que les débats autour de la justice, de la santé des détenus, et des droits fondamentaux prennent de plus en plus d’ampleur.