En passant au scanner de la critique le speech du chef de l’Etat sur l’augmentation du prix du litre du carburant à la pompe ne devant pas avoir une incidence sur le coût de celui du transport, l’on parvient à deux conclusions.
La première est qu’en prononçant ce genre de discours improvisé, et qui n’avait pas sa raison d’être, il a raté son objectif. La deuxième est que Alpha Condé aggrave les difficultés de son gouvernement face à cette situation dont les solutions ne sont pas encore trouvées, malgré la pléthore de ministres d’Etat, ministres conseillers chargés de ceci et de cela, et de ministres tout court.
Quand il affirme que «si on augmente le prix du carburant, que les transporteurs n’augmentent pas le coût du transport», l’on peut se demander pour quelles raisons évidentes, ces prestataires enfreindraient les règles du marché devant le régulateur qu’est l’Etat guinéen. En plus, et cela mérite d’être souligné, qui a imposé le non-respect du principe de la flexibilité des prix des produits pétroliers en Guinée si ce n’est l’administration dont il est le premier responsable? Ou bien, voudrait-il insinuer que s’il a relancé le Cadre permanent du dialogue politique et social, c’était tout juste pour pouvoir contenir les revendications de la puissante organisation syndicale du secteur des transports?
Si tel est le cas, alors, le président de la République aurait dû le déclarer officiellement afin que cela soit clair pour tout le monde.
En affirmant officiellement qu’il ne veut pas entendre parler d’une augmentation du coût de transport si celui du litre du carburant à la pompe venait à être revu à la hausse, le président Condé parle comme s’il a tendance à imposer son diktat au Secrétariat permanent en charge du dialogue politique et social.
Lisons ce qu’il a affirmé! «L’un des objectifs du Cadre permanent de dialogue, c’est de discuter de tous les problèmes sociaux avec les couches concernées avant de prendre une décision», a-t-il déclaré.
«Il ne s’agit pas de dire nécessairement qu’on doit suivre le mouvement mais on doit les associer et les écouter. Le gouvernement prendra quant à lui ses responsabilités», a-t-il ajouté. Cela est une réalité. Mais que le Professeur Condé, comme il aime à se faire appeler, n’impose rien ni au Cadre permanent ni aux prestataires de service dont le rôle connu de tous est de proposer des services en échange d’une rémunération.
A moins qu’il ne soit plus permis d’exercer de telles activités sous le soleil du régime Alpha Condé, l’ancien étudiant en sciences politiques à Sciences Pô Paris est totalement passé à côté de son sujet.
Qui dit mieux ?
Par Diallo Alpha (Le Populaire)
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